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Libération

La rougeole, cas d'urgence au Tchad

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publié le 16 mai 2005 à 2h11

N'djamena de notre correspondante

«Sabour, sabour...» («du calme» en arabe tchadien). La sage-femme caresse la tête de l'enfant affolée, lui pose une main sur la joue pour l'empêcher de voir l'aiguille s'enfoncer en un éclair dans l'avant-bras plissé et trop maigre. Les cris reprennent, déchirants, tandis qu'un agent d'enregistrement écrit sur la carte de vaccination nom, prénom, âge et adresse des parents.

«Quartier Chagoua», murmure timidement la petite Germaine, 10 ans, venue faire vacciner ses deux petites soeurs contre la rougeole. Sa mère, enceinte du sixième enfant, était trop faible pour les accompagner, traverser tout le quartier et affronter les vents brûlants et poussiéreux. Fluette dans son pagne orange vif, «la grande» (fille aînée) écoute sagement les explications des agents de vaccination. Une de ses soeurs souffre de malnutrition sévère, il faut rapidement la conduire au centre nutritionnel thérapeutique situé au nord de la ville. La malnutrition est une conséquence fréquente de la rougeole qui affecte les muqueuses, rend toute prise de nourriture douloureuse et se transmet par l'air.

Rapidité. A l'entrée de l'hôpital ou non loin d'un centre de santé, sous la chaleur accablante et vaguement protégés par des bâches en plastique, des employés du ministère de la Santé, mis à disposition pour Médecins sans frontières (MSF) Belgique et France, administrent depuis trois jours le sérum antirougeole à tous les enfants entre 6 mois et 5 ans. L'objectif est de vacciner en