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Libération
Interview

«Laisser un coin de jardin en friche...»

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publié le 21 mai 2005 à 2h16

Ce dimanche, la planète entière est censée célébrer la richesse de la nature à l'occasion de la Journée internationale de la biodiversité. «Une assurance vie pour un monde en changement», tel est le thème de cette année. Une énième journée internationale ? Pour quoi faire ? Arnaud Greth, fondateur de Noé Conservation, une association créée en 2001 pour contribuer à la sauvegarde de la biodiversité, explique pourquoi il est important d'alerter sans relâche l'opinion sur le sujet.

Pourquoi la biodiversité serait-elle une assurance vie ?

Parce qu'au quotidien nous en vivons tous. Notre alimentation et notre santé en dépendent. Plus de la moitié des médicaments proviennent de substances naturelles. Et tout notre système agricole vit de services écologiques basés sur la biodiversité. Exemple, si on n'avait pas d'insectes pollinisateurs, telles les abeilles, on n'aurait plus de fruits ni de légumes. La valeur des biens et des services fournis par les écosystèmes (lutte contre l'érosion des côtes via les récifs de corail, pollinisation...) a été estimée par des scientifiques de l'université du Maryland à 26 000 milliards d'euros, soit deux fois le PNB mondial ! Quand on se lève le matin et qu'on se brosse les dents avec l'eau du robinet puis qu'on enfile un tee-shirt en coton avant de prendre une aspirine parce qu'on a mal à la tête, on ne fait que profiter de ce que nous offre la nature.

Y a-t-il un risque réel d'épuisement des ressources ?

Avec le réchauffement climatique, l'érosion