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Libération

Les eaux usées se mettent au ver

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publié le 23 mai 2005 à 2h17

Combaillaux (Hérault) envoyée spéciale.

Combaillaux, petit bourg de 1 300 habitants dans l'arrière-pays montpelliérain, ne manque pas de charme. Pourtant, si médias, élus et curieux s'y précipitent ces derniers temps, ce n'est ni pour admirer son vieux village fondé au XVe siècle, ni pour profiter de son environnement préservé, entre garrigue, vignes et oliviers. Mais pour sa station d'épuration. Inaugurée vendredi, celle-ci expérimente un procédé baptisé «lombrifiltre» (1), qui repose essentiellement sur... le ver de terre.

Au départ, l'équation est simple : avec 50 habitants supplémentaires chaque année et 150 litres d'eaux usées par habitant produits chaque jour, Combaillaux devait rapidement trouver une solution collective pour ses effluents. La commune refusait néanmoins, voulant rester autonome, de se relier au tuyau de l'agglomération de Montpellier, comme d'opter pour une station classique, qui génère des boues encombrantes. Par le biais du conseil général de l'Hérault, le maire de la commune, Daniel Floutard, entre alors en contact avec une équipe de chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Montpellier ­ dirigée par Marcel Bouché, grand spécialiste des lombriciens, depuis peu à la retraite. Ensemble, ils font le pari d'une formule écologique et inédite :«Il n'existe aucun système validé de lombrifiltre à travers le monde», affirme Daniel Floutard. Un pilote est installé à Combaillaux en 1999, puis une station grandeur réelle en novembre