Publiée dans la revue Environmental Health Perspectives le 24 février, une étude met en évidence le caractère potentiel de «perturbateur endocrinien» du Roundup. Dirigée par Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen, et membre du Criigen (Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique), elle a pris pour point de départ deux études épidémiologiques
nord-américaines. Menées en 1997 et 2004 auprès de couples d'agriculteurs utilisant des herbicides à base de glyphosate, le principe actif du Roundup, elles montraient un taux de troubles de la reproduction (avortements, naissances prématurées...) plus élevé que la moyenne. L'équipe de Caen a cherché à comprendre les mécanismes en jeu au niveau cellulaire. Des cellules dérivées de placenta humain ont été mises en contact avec des solutions de glyphosate ou de Roundup. Les deux se sont révélées toxiques pour les cellules, même à des doses très inférieures à celles utilisées par les agriculteurs pour leurs préparations. Ils provoquent encore, à des seuils non toxiques, des perturbations de la synthèse des hormones sexuelles. Des troubles qui s'accroissent avec le temps d'exposition, la dose du produit mais aussi en présence des adjuvants qui composent le Roundup. «Le Roundup est plus toxique que le glyphosate seul», souligne Gilles-Eric Séralini. Ce qui doit inciter, selon lui, à réviser le processus européen d'homologation des pesticides dans lequel seule la toxicité du