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Libération

Le recyclage électronique, la grande bataille de Chine

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publié le 8 juin 2005 à 2h31

Pékin de notre correspondant

Greenpeace est parti en guerre contre ces déchets électroniques qui ont fait de la Chine la plus grande plateforme au monde de recyclage d'ordinateurs et autres jeux vidéos dans des conditions sociales et environnementales déplorables. Mais l'ONG internationale, qui est légalement autorisée à Pékin, a pris soin de mener son combat dans des conditions qui ménagent la susceptibilité des autorités chinoises, pourtant en partie responsables de cette situation.

C'est la multinationale américaine Hewlett-Packard (HP), accusée d'avoir la plus grande proportion d'éléments non recyclables dans ses ordinateurs personnels, qui fait les frais de l'offensive de Greenpeace. Selon l'organisation, HP utiliserait des doses de certains produits hautement toxiques jusqu'à 6 000 fois plus grandes que les ordinateurs personnels de son concurrent Dell.

Fin mai, Greenpeace a inauguré en Chine un style d'activisme inédit dans ce pays autoritaire, en envoyant l'un de ses militants chinois protester devant le quartier général de HP... à Genève, porteur de déchets électroniques provenant de l'immense centre de recyclage sauvage de Guiyu, dans la province du Guangdong. Une protestation symbolique retransmise en duplex par téléphone lors d'une conférence de presse organisée à Pékin.

Cette théâtralisation a permis à la presse officielle chinoise de faire ses titres sur la mise en cause de HP et de faire l'impasse sur la part de responsabilité chinoise dans cette affaire. Les gros