A lire les derniers chiffres de la consommation d'énergie dans le monde, on comprend l'embarras de George W. Bush (lire ci-dessus). Selon le cabinet Enerdata (1), qui publiait hier les données consolidées pour 2004 à l'échelle de la planète, Etats-Unis et Chine se partagent les plus fortes augmentations de consommation en énergie fossile, et donc d'émissions de gaz à effet de serre.
L'année énergétique 2004 a tout pour faire frémir les climatologues. L'augmentation de la consommation d'énergie, avec 3,6 %, «colle» à la croissance du PIB mondial, de 3,9 %. Le fameux découplage espéré entre les deux, signe de modernité technologique et de basculement vers les services, n'est donc pas au rendez-vous. Calculée en équivalent pétrole, la consommation mondiale grimpe de 400 millions de tonnes, pour atteindre 11,1 milliards de tonnes. La Chine monopolise 42 % de cette croissance.
Si hydraulique et nucléaire ont repris leur progression, l'essentiel du supplément énergétique vient du pétrole, du gaz et surtout du charbon, qui en représente 37 %, avec 280 millions de tonnes de plus. Une croissance asiatique à 99 % et à 78 % chinoise. Un charbon qui sert pour moitié à produire de l'électricité.
Côté pétrole, les prix en hausse entre 40 et 55 dollars le baril auraient dû pousser à la sobriété. Mais non. Le monde en a consommé 3,1 % de plus qu'en 2003, soit 110 millions de tonnes, une croissance double de la moyenne des années 80 et 90. Chine et Etats-Unis croquant à eux seuls 58 % de ce