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Libération

Pataquès frontalier pour des rennes lapons

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publié le 10 juin 2005 à 2h33

Stockholm de notre correspondant

Il souffle un vent de révolte sur les sommets scandinaves. Plusieurs centaines d'éleveurs de rennes samis (lapons) de Suède se préparent à faire transhumer en force leurs dizaines de milliers de rennes en territoire norvégien, par-delà les montagnes qui séparent les deux pays. Ces Samis exaspérés invoquent un codicille de 1751 qui régule les transhumances transfrontalières. Selon les Suédois, ce texte poussiéreux a repris force de loi depuis que la convention des pâturages de rennes de 1972, arrivée à son terme le 1er mai dernier, n'a pas été renouvelée faute d'accord entre les gouvernements norvégiens et suédois. Le conflit actuel ne manque pas de saveur quand on sait que la Norvège célébrait ce 7 juin en grandes pompes le centième anniversaire de son indépendance à la suite de l'abolition, pacifique, de son union forcée avec le royaume de Suède.

Fraîcheur. A l'époque, en 1905, le partage de l'accès aux pâturages pour les rennes entre Samis suédois et norvégiens avait été l'une des questions les plus ardues. Les Norvégiens avaient dû plier et accepter de conserver le principe de ce codicille qui ouvrait leurs frontières aux Samis suédois. Traditionnellement, l'été, les rennes «suédois» vont dans les montagnes norvégiennes chercher de la fraîcheur et fuir les moustiques. L'hiver, c'est au tour des rennes «norvégiens», trois ou quatre fois moins nombreux dans les régions concernées, de chercher des températures plus clémentes côté suédois. Si, a