Menu
Libération

Le continent blanc protégé avant d'être noir de monde

Article réservé aux abonnés
publié le 18 juin 2005 à 2h39

Stockholm de notre correspondant

Que faire pour protéger des touristes les 4 600 couples de manchots papous des îles Aitcho ? Cette petite île des Shetland-du-Sud, en Antarctique, a fait l'objet, comme d'autres sites des environs, d'âpres discussions cette semaine à Stockholm où s'achève la 28e Conférence du traité sur l'Antarctique. Les îles Aitcho comptent parmi la centaine de sites qui sont régulièrement visités par des touristes de plus en plus nombreux sur le continent blanc.

Si leur nombre demeure limité (moins de 30 000), la tendance est nettement à la hausse. Et depuis l'an dernier, les Etats signataires du traité sur l'Antarctique commencent à s'en préoccuper, tant la nature de cet immense territoire vierge est spécifique (90 % des réserves d'eau douce de la planète) et d'une importance primordiale pour la recherche scientifique.

Deux écoles. Qui dit tourisme dit péninsule Antarctique, cette queue du continent dirigée vers l'Amérique du Sud. D'abord parce qu'elle est la plus proche du monde civilisé, à un peu plus d'un millier de kilomètres d'Ushuaia, pointe méridionale de l'Argentine. Ensuite parce que la richesse de ses paysages, de sa faune et de sa flore suffit à satisfaire les touristes les plus exigeants, qui déboursent 5 000 à 10 000 dollars pour ces escapades. «Environ 40 % des touristes sont américains, estime Olle Melander, spécialiste suédois des glaciers. La plupart viennent par bateau, débarquent à terre en Zodiac, marchent quelques heures sur la plage pui