Bourges (Cher) envoyée spéciale
Dans l'effervescence qui a suivi le non au référendum sur la Constitution européenne, puis la démission du gouvernement Raffarin, son départ est passé inaperçu. Après quatorze mois au ministère de l'Ecologie, Serge Lepeltier a cédé la place à Nelly Olin. Pourtant, en avril 2004, quand Jacques Chirac avait choisi ce militant du développement durable, ami de Nicolas Hulot, on avait pu espérer un tournant pour la politique de l'écologie. Il n'en a rien été. Preuve qu'à droite comme à gauche elle ne relève pas des priorités et risque, pour les deux ans à venir, les oubliettes. Une inquiétude exprimée par Serge Lepeltier lors de son départ. De Bourges, où il vient d'être réélu maire (UMP), ce gaulliste convaincu, toujours aussi politiquement poli et loyal, tient à assumer un bilan décevant. Mais, dans la réforme nécessaire selon lui pour une politique de l'écologie efficace, on devine les lobbies devant lesquels il a dû plier et les arbitrages défavorables à son ministère. Entretien.
Débarqué quatorze mois seulement après être entré au ministère, êtes-vous amer ?
Je n'ai pas d'amertume, personne n'est propriétaire de son fauteuil. Et puis ces quatorze mois m'ont beaucoup apporté. J'ai réalisé que les enjeux environnementaux sont plus considérables qu'on ne le dit et qu'il est urgent de mettre l'environnement au coeur de toute politique. Je considère avoir fait avancer de nombreux dossiers : les biocarburants, la charte de l'environnement, la loi sur l