Elle démarre très fort, la toute nouvelle ministre de l'Ecologie, qui a peut-être trouvé un moyen de se faire un nom rapidement. La première décision de Nelly Olin, totalement paradoxale, aura été d'augmenter de 4 à 6 le nombre de loups pouvant être abattus dans le massif alpin. L'arrêté ministériel paru samedi au Journal officiel a déjà mis le feu aux poudres. Les éleveurs sont circonspects et toutes les associations de défense de la nature expriment leur colère.
A-t-elle cédé aux injonctions du député UMP des Alpes-de-Haute-Provence Daniel Spagnou, ex-rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur la présence du loup, qui l'avait rencontrée mercredi dernier ? «Je préviens déjà la ministre sous forme d'ultimatum que, si elle ne prend pas personnellement en main ce dossier avec des mesures significatives, je participerai personnellement au durcissement de la position des éleveurs bas-alpins, dont beaucoup n'ont plus rien à perdre.» Des menaces ? Non, bien sûr, mais Daniel Spagnou, satisfait de la décision, a rendu un hommage appuyé à la ministre : «C'est la première fois qu'un ministre de l'Ecologie a le courage d'aller aussi loin.»
Chiffres incertains. Pour justifier sa décision, la ministre invoque une augmentation de 15 % des attaques des loups contre les troupeaux entre 2003 et 2004. Mais il existe peu de données consensuelles sur ce sujet. Les effectifs de la bête tout d'abord : ils seraient 55 à tout casser dans l'Hexagone pour ses partisans, plus d'une centaine