Tokyo de notre correspondant
«La sagesse de la nature». Le thème de l'Exposition universelle d'Aichi, qui se tient au Japon jusqu'au 25 septembre, prête à rire depuis que Tokyo a annoncé, hier à Ulsan (Corée du Sud), en ouverture de la Commission baleinière internationale (CBI), qu'il allait doubler cet été le nombre de cétacés pêchés c'est-à-dire harponnés à l'explosif par ses baleiniers. Depuis le moratoire international imposé par la CBI en 1986, qui interdit la pêche des baleines à but commercial, le Japon pêchait jusque-là, chaque été, quelque 440 cétacés au nom d'une prétendue «pêche scientifique». Il a annoncé hier devant la commission qu'il pêcherait, pendant la campagne de cet été, 935 cétacés. Trois espèces sont visées : la baleine de Minke, la baleine à bosse et le rorqual commun. Un camouflet pour la CBI et un scandale dénoncé par de nombreux pays.
Mots durs. Depuis hier, outre les réactions très vives de Greenpeace, les protestations de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ont redoublé de vigueur. Le ministre australien de l'Environnement, Ian Campbell, qui critiquait déjà en mai ce projet de «reprise insensée de la chasse à la baleine», n'a plus de mots assez durs à l'égard de Tokyo.
Entre le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, la chasse à la baleine a toujours été un sujet qui fâche. Cette fois, l'Australie et la Nouvelle-Zélande jugent «inadmissible» le projet nippon. John Howard, le Premier ministre australien, a réagi vigoureusement. Il y a quinze