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Libération

La Crouzille minée par la radioactivité

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publié le 24 juin 2005 à 2h43

Bessines envoyée spéciale

Perdu au milieu de collines verdoyantes et de paisibles ruisseaux, le site minier de la Crouzille ressemble à n'importe quel site minier fermé, il n'y a rien à voir. Pourtant, c'est à cause de l'exploitation de ces gisements uranifères que la Cogema se retrouve aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Limoges, pour abandon de déchets radioactifs et pollution des eaux.

La division minière de la Crouzille comporte une quarantaine de sites miniers, des galeries ou des mines à ciel ouvert, répartis sur 295 km2 dans un coin idyllique. L'affaire a démarré quand l'association Sources et rivières du Limousin a déposé plainte, en mars 1999. Elle dispose alors d'une étude de la Criirad, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité, qui note des taux de radioactivité supérieurs à la norme dans les cours d'eau, sur le bord des routes qu'empruntent les camions de la mine et jusque dans les cours des riverains. C'est en partie sur ces études radioécologiques réalisées en 1993 que Sources et rivières du Limousin a fondé sa plainte, rejointe par France Nature Environnement (FNE) en 2001.

Lors d'un voyage de presse, fin mai, la Cogema a organisé un tour du propriétaire en minibus sous un soleil caniculaire. En aplomb de l'ouverture de la mine, rien à signaler. L'ancienne ouverture a été comblée et la verse à stériles se recouvre doucement de végétation. «On plante des acacias pour reconvertir le site», explique Christian Andres,