Six mois après le tsunami en Asie, c'est un raz de marée... de communiqués. Les associations humanitaires françaises multiplient les bilans sur leurs actions au Sri Lanka, en Indonésie ou en Thaïlande. Objectif : se montrer dignes de la générosité sans précédent des donateurs. Selon les chiffres de la Coordination Sud (un regroupement d'ONG dites de «solidarité internationale»), celles-ci ont reçu depuis le 26 décembre un peu plus de 90 millions d'euros, venus pour l'essentiel de contributeurs individuels, mais aussi d'entreprises. Jusqu'ici, 10 % seulement auraient été dépensés.
Confiance. Ces dernières années, le microcosme humanitaire avait été secoué par des scandales (l'Arc, la fondation Raoul-Folleraux), mais aussi par des polémiques, comme celle lancée dans Libération, en 2002, par l'ancienne présidente d'Action contre la faim, Sylvie Brunel, sur les frais de fonctionnement des ONG. Cette fois, c'est la confiance témoignée par les Français qui pousse les associations à évoluer. Ventilation des dons par pays et par projet, répartition des dépenses entre frais de fonctionnement et actions sur le terrain, réaffectation des sommes avec l'accord des donateurs sur d'autres programmes : jamais, sans doute, les «humanitaires» n'avaient autant détaillé leur action.
Début janvier, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) avait annoncé qu'elle disposait d'assez d'argent et suspendu sa collecte. Une prise de position qui avait suscité un concert de protestations chez ses congénères