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Libération
Interview

Jean Jouzel «Une absence d’engagement des Etats-Unis»

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Jean Jouzel, climatologue, analyse les décisions prises lors du G8 en Ecosse:
publié le 12 juillet 2005 à 2h57

Jean Jouzel, climatologue au Commissariat à l’énergie atomique, est vice-président du Giec ­ Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ­ mis en place par l’ONU.

Le G8 a-t-il répondu à l'appel des Académies des sciences de ces mêmes pays en faveur d'une action déterminée sur le climat ?

La réponse positive des Américains, plus précisément du président George W. Bush, porte sur la reconnaissance d'un vrai problème climatique dû à l'action des hommes. Ce n'était pas gagné il y a un mois et cela peut donc apparaître comme un progrès. L'idée que les développements technologiques comme les économies d'énergie peuvent contribuer à résoudre ce problème a été remise en avant, ce qui suppose que l'on pousse ces technologies par des recherches de grande ampleur. Mais il y a toujours une absence d'engagement des Etats-Unis de rentrer dans les négociations post-Kyoto dans le cadre de la convention des Nations unies sur le climat, qu'ils ont pourtant signée. De ce point de vue, on ne peut pas dire que les Etats-Unis ont vraiment répondu à l'appel des Académies des sciences, alors que ces dernières, dont l'académie américaine, ont souligné le consensus scientifique sur l'urgence d'une action dans ce domaine.

Etes-vous déçu par ce texte, qui ne comporte aucun objectif chiffré de réduction des émissions ?

La convention sur le climat des Nations unies, signée en 1992 au sommet de Rio, affirme la nécessité de stabiliser la concentration de gaz à effet de serre de l'atmosphère,