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Libération

«J'aurais aimé que ça ne se sache pas»

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publié le 16 juillet 2005 à 2h59

Massif des Bauges (Savoie), envoyée spéciale.

Avec cette ambiance de temps de pluie, des nuages accrochés aux télésièges, l'alpage rocailleux de Denis Dupérier, sur les flancs de la station de ski de Margeriaz, dans les Bauges (Savoie), n'apparaît pas très accueillant. Pour l'homme du moins. Car ce paysage quasi lunaire a tout pour plaire à un autre animal, ô combien redouté : le loup. Ici, jusqu'au mois dernier, on ne se sentait pourtant pas concerné par le grand prédateur. Dans sa folle recolonisation de l'arc alpin, le loup avait comme «oublié» cette grande forteresse montagneuse. Mais, depuis une dizaine de jours, l'animal est dans toutes les conversations. Et pour cause : un loup de 30 kg a été tué, d'une balle dans le cou, à 106 mètres exactement de la bergerie de Denis Dupérier. «J'ai d'abord cru que c'était un chien. J'ai tiré en l'air pour le faire partir, mais une heure après, l'animal était de nouveau là à rôder autour de mes chèvres, raconte l'éleveur. Alors j'ai pris ma carabine et j'ai visé.» Il lui aura suffi d'une seule balle ­ «un coup de chance pour moi qui ne suis même pas chasseur» ­ pour abattre l'animal et s'apercevoir qu'en fait de chien il s'agissait plutôt... d'un loup ! C'était le 2 juillet. La nouvelle ministre de l'Ecologie, Nelly Ollin, avait aussitôt condamné cet acte mené «sans que les procédures du protocole mis en place aient été préalablement respectées».

Preuve. L'histoire aurait pu s'arrêter là et l'affaire être passée sous silence avec l'en