Tokyo de notre correspondant
C'est à bord d'une carcasse flottante calcinée, celle du pétrolier japonais Kyokuyo Maru, un petit tanker de 700 tonnes, que les unités de sauvetage des garde-côtes nippons sont montées, hier, dans les eaux d'Owase, au large de la préfecture de Mié (à 320 kilomètres au sud de Tokyo).
Vendredi matin, le pétrolier naviguait au radar dans un brouillard épais quand à 4 h 10, dans la mer de Kumano, à 30 kilomètres du cap Mikizaki, il est entré en collision avec un chimiquier nippon de 500 tonnes, le Nikko Maru. Un type d'accident rarissime au Japon, malgré la densité du trafic dans ces eaux. Pour un bilan sévère : six morts, dont les cinq ingénieurs membres d'équipage du pétrolier, et un blessé grave.
Le Kyokuyo Maru s'est embrasé dès la collision. Secoué par des explosions, il s'est aussitôt transformé en torche flottante et a brûlé pendant deux jours. Combien a-t-il perdu de tonnes de sa cargaison en mer ? Mystère. Ce week-end, les autorités nippones sont restées avares en détails sur l'étendue de la pollution. La coque du pétrolier ayant été éventrée, il ne fait guère de doute qu'il a perdu une quantité importante de sa cargaison. Il transportait alors vers le port de Matsuyama 2 000 mètres cubes de benzène, un hydrocarbure incolore, insoluble dans l'eau, inflammable et très toxique.
Quant au Nikko Maru, plié en deux par le choc, il transportait 1 000 tonnes de créosote, un mélange hyperpolluant et huileux de phénols et de crésols obtenu après distilla