Il arrive en courant, réjoui, au pied du plan qui indique la dune, la plage et les sentiers. Pierrick, 5 ans, désigne sur le dessin le sommet du mont Saint-Frieux. «C'est là qu'on va. Tout en haut, jusqu'à l'antenne (le radar qui surveille la circulation maritime, ndlr).» Alexia, sa jeune mère, se penche : «Commence par mettre tes bottes à l'endroit.» Ils habitent Hardelot, «en secondaire», à deux pas.
Quatre gardes. A cheval sur Dannes et Hardelot, dans le Pas-de-Calais, 1 000 hectares de nature, dont la moitié est un espace naturel protégé, acheté par le Conservatoire du littoral, comme plus de 400 sites en France. Ici, vous êtes invité chez les écureuils, les belettes, les chouettes hulottes et les crapauds. On reste sur le sentier, la dune est protégée. Pas de VTT, ils arracheraient les lichens qui retiennent le sable. Pas de chiens, ils croqueraient les oisillons des traquets motteux qui nichent à même le sol. Pique-niques interdits. Aucune poubelle, mais aucune saleté par terre, malgré 200 000 promeneurs par an. On marche dans une carte postale : forêt d'érables et de frênes, pins maritimes, puis dunes à perte de vue. On se pince pour se souvenir qu'on est bien dans le Pas-de-Calais, on pense à la Corse.
Quatre gardes, payés par le département, entretiennent le lieu, ses 607 espèces de plantes, 129 d'oiseaux. Leur rôle : abattre certains arbres pour favoriser la pousse d'autres, arracher ronces et orties, faucher troènes et argousiers, arbustes qui colon