Madrid de notre correspondant
Il faut remonter à 1992 pour déplorer un incendie aussi meurtrier et dévastateur. Onze pompiers ont péri dimanche, cernés par des flammes que des vents violents et tournants avaient rendu imprévisibles. Tous étaient bénévoles, membres de groupes de réserve de travailleurs forestiers, «la plupart très expérimentés», selon Tragsa, l'entreprise publique qui en avait la charge. L'incendie, que les sapeurs-pompiers espéraient parvenir à contrôler hier, a calciné entre 10 000 et 12 000 hectares de pinèdes autour d'Alcolea del Pinar, à mi-distance entre Madrid et Saragosse. Environ 700 personnes ont dû être évacuées.
Barbecue. Apparemment provoqué par un barbecue mal éteint, le feu se serait très vite répandu samedi en milieu d'après-midi. Sa progression a été facilitée par les très hautes températures autour de 40° C et par l'extrême sécheresse, la pire que connaît l'Espagne depuis 1947. Autre facteur aggravant : les flammes auraient pris dans une zone escarpée ouvrant sur un territoire peu peuplé et peu surveillé, couvert de résineux à perte de vue. Dans la nuit de samedi à dimanche, l'un des trois fronts aurait été maîtrisé, mais la barrière de flammes atteignait encore 30 kilomètres de longueur dimanche matin. En début d'après-midi, des témoins entendent une série d'explosions : pris dans les tenailles du feu, trois véhicules tout-terrain et un camion anti-incendie volent en éclats. Peu de temps après, des gardes civils découvrent les onze cadavr