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Abus de marmottes en Vanoise

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Le parc doit gérer la prolifération du rongeur, plus apprécié du public que des éleveurs.
publié le 23 juillet 2005 à 3h04
(mis à jour le 23 juillet 2005 à 3h04)

Le projet de réforme du statut des parcs nationaux présenté par le gouvernement suscite l'inquiétude des associations de protection de la nature. Avant son examen par le Parlement à la rentrée, chaque samedi, zoom sur l'un des sept parcs nationaux. Aujourd'hui : la Vanoise.

Sur le chemin qui mène au col, le randonneur s'accroupit. Il agite un brin d'herbe devant un trou au bord du sentier. Furtivement, une fine tête marron aux yeux noirs surgit puis se recroqueville. Le brin d'herbe la fait revenir, doublée d'une autre tête. Il s'agit probablement d'une des premières sorties de ces deux marmottons hors du terrier familial. Les marcheurs braquent leurs appareils photo, le charme opère. Dès qu'elle sort de son hibernation, la marmotte joue les stars du parc national de la Vanoise. Elle est à la fois familière comme une peluche et emblématique de la faune sauvage protégée. Pourtant, ce rongeur est un motif de contentieux entre le parc et la cinquantaine d'éleveurs qui travaillent dans sa zone centrale.

«Une viande difficile à cuisiner et peu goûteuse»

Au Piou, lieu-dit au-dessus de la commune de Termignon (Savoie), Alain Rosas, éleveur, s'énerve : «Les marmottes font des dégâts et c'est le matériel qui reçoit.» En grattant la terre, elles dispersent cailloux et déblais sur lesquels peuvent se casser les barres des engins de fauche. Dans l'uniforme gris azur des gardes du parc, Jean-Luc Etiévant nuance le dommage : «Le problème est moins quantitatif que psychologique. Avec les prairies de fauche, on touche au patrimoine culturel