Santiago (Chili), de notre correspondante.
Tout un symbole. Le 9 juillet, le Chili a connu sa première manifestation nationale pour l'environnement à l'appel d'une vingtaine d'organisations citoyennes. Si la marche menée dans 21 villes n'a rassemblé que 5 000 personnes, elle marque l'éveil d'une sensibilité écologique au sein de la population. Une sensibilité née récemment avec l'emblématique affaire Celco, qui pourrait trouver son épilogue aujourd'hui. Cette papeterie fermée en juin pour cause de pollution doit décider si elle rouvre ses portes.
Tout commence en novembre 2004 lorsque des cygnes perdent l'équilibre en plein vol et chutent jusqu'à s'écraser violemment dans les jardins, sur les voitures ou dans les rues de Valdivia. Le spectacle macabre mobilise cette ville de 140 000 habitants, située au sud du pays. La question à la une des journaux : pourquoi les cygnes à cou noir, symbole de la touristique Valdivia, meurent-ils ? L'espèce vulnérable d'Amérique du Sud fuit son habitat, la zone marécageuse Carlos Anwandter, située à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville. Près de 5 hectares inscrits sur la liste de la convention internationale de Ramsar sur la protection des zones humides, et considérés comme le plus important site de nidification de l'espèce en Amérique latine. De 5 000 à 9 000 cygnes fin 2003 on serait passé à moins de 200 aujourd'hui, selon le collectif Action pour les cygnes, formé par les habitants de Valdivia. «En cette période de nidification,