Tokyo de notre correspondant
Chasser la baleine grâce à ses bas de laine, ça peut rapporter gros. Mais c'est aussi très risqué. Le Japon s'en souviendra qui se voit aujourd'hui accusé par des ex-responsables de trois micro-Etats des Caraïbes et du Pacifique (la République dominicaine, la Grenade et les îles Salomon) d'avoir abusé de son pouvoir d'influence et de ses yens pour gagner leur soutien aux réunions de la Commission baleinière internationale (CBI). Lors de la dernière réunion, fin juin à Ulsan (Corée du Sud), le Japon a annoncé qu'il harponnerait cet été, au nom de sa pêche «scientifique», près de 1 300 cétacés. Des baleines Minke, des baleines à bosse et rorquals communs. Un quota jugé inacceptable par de nombreux pays. «L'affaire ne fait que commencer. Elle n'est pas près de se tarir car en coulisses, de tous côtés, c'est une vraie guerre des nerfs», dit un diplomate européen à Tokyo.
Tourisme. Malgré le moratoire international de 1986, les baleiniers nippons pêchaient jusqu'alors près de 440 baleines l'été. Le triplement de ce quota a mis le feu aux poudres entre d'un côté le Japon et de l'autre l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Depuis juin, à Sydney et Canberra, tous les coups sont bons pour défendre les baleines et... le prospère secteur touristique d'observation des cétacés en mer.
Il n'est pas étonnant, du coup, que ce soit sur le plateau de l'émission de télé Four Corners, diffusée à 20 h 30 sur la chaîne australienne ABC, que le tir groupé d'accusations ait