Jean-Luc Mathieu est président de la commission particulière du débat public sur l’EPR. Avec ce débat, il espère sensibiliser les Français au futur énergétique à travers l’électronucléaire.
Un débat national a eu lieu en 2003 pour préparer l'élaboration de la loi d'orientation sur l'énergie. Il a mobilisé très peu de monde... Celui-ci aura-t-il plus de succès ?
Je l'espère. Jusqu'ici la question énergétique n'a pas intéressé les Français. En vingt-cinq ans, on a construit 58 unités de production électrique nucléaire, et cela dans le plus grand silence. Depuis toujours, il existe une culture du secret autour du nucléaire. Il est temps que cela change. Comme dans chaque débat public, le maître d'ouvrage doit fournir un dossier. Nous avons travaillé pendant six mois avec EDF pour que leur dossier soit compréhensible par un bachelier (1).
Et nous avons aussi, innovation majeure, demandé leur position à de nombreux acteurs qui se sont exprimés sur le sujet, notamment des associations plutôt hostiles au nucléaire. Ils l'ont fait dans un cahier d'acteurs. Dans toute l'Europe, on se préoccupe d'économies d'énergie. En France, c'est à peine si on aborde le sujet. Nos gouvernements, qu'ils soient de gauche ou de droite, nous ont toujours bercés d'illusions sur l'avenir énergétique de notre planète.
La décision de construire l'EPR n'est-elle pas déjà actée ?
Vous avez raison, EDF veut faire son EPR, et le gouvernement aussi. Celui qui porte le projet a envie de le faire, c'est évident. Il e