La grippe aviaire poursuit son funeste périple. L'ouverture récente d'un front eurasien (lire ci-dessous) du virus augmente le réservoir animal qui pourrait déclencher une pandémie. Pour l'heure, le virus H5N1 ne se transmet toujours pas d'homme à homme. Mais rien n'assure que ce ne sera pas le cas demain. Cette incertitude n'a pas empêché deux équipes de chercheurs, l'une britannique, l'autre américaine, de simuler le pire. A l'aide d'ordinateurs et de probabilités, elles ont modélisé l'explosion d'une pandémie, mais aussi les stratégies pour la contenir. L'une des études est publiée aujourd'hui dans la revue Nature, l'autre le sera demain dans Science.
Contacts. «On n'est pas sûrs à 100 % que le virus mutera pour se transmettre entre humains, mais c'est arrivé par le passé. L'essentiel est de s'y préparer et de planifier les stratégies adéquates», explique l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui se félicite de la parution des deux modèles. L'équipe de Neil Ferguson, du département d'épidémiologie de la faculté de médecine de Norfolk, a réalisé celui qui paraît aujourd'hui dans Nature. Le modèle choisi est la population thaïlandaise, c'est-à-dire 85 millions d'individus répartis sur un territoire limitrophe de nombreux autres pays. Ils ont pris en compte les modes de vie des habitants, le nombre de contacts quotidiens, leurs modes de déplacement, et ont utilisé différentes hypothèses : d'une personne à l'autre, le virus se propage et se déclare en 2,6 jours ; 50 % des