Même si elles interviennent tardivement, les aides financières et humanitaires en faveur du Niger se multiplient depuis quelques jours. La Banque mondiale a ainsi décidé, la semaine dernière, de débloquer plus de 97 millions d'euros. En France, différentes organisations (comme le Secours catholique) ou collectivités locales (l'agglomération de Rouen) se mobilisent aussi. Et les coopérations Sud-Sud commencent à fonctionner, avec, par exemple, une aide du Maroc. Vendredi, les Nations unies ont estimé qu'il fallait 65 millions d'euros d'aide d'urgence pour nourrir et soigner jusqu'en décembre plus de 3,5 millions de personnes.
Un chef touareg qui se déplace pour appeler à l'aide est une chose assez rare chez ce peuple du désert. C'est pourtant ce qui s'est passé au Niger, où plus du quart de la population est menacé de famine. Partis fin juillet avec 18 tonnes de nourriture destinée aux enfants, Bernard Kouchner, président de Réunir, et Benoît Miribel, directeur général d'Action contre la faim, frappés par la venue de ce Touareg, ont décidé d'étendre leur action jusqu'au nord du pays. «La solidarité communautaire est à bout et ils nous demandent de l'aide, notamment pour les semences, car elles ont été mangées», martelaient-ils, la semaine dernière, à leur retour.
En effet, la crise alimentaire n'épargne pas les grands espaces désertiques du nord du pays. Là, les réserves s'épuisent plus vite que les céréales ne poussent. Les Peuls connaissent aussi des pertes considérables. Et