Le projet de réforme du statut des parcs nationaux présenté par le gouvernement suscite l'inquiétude des associations de protection de la nature. Avant son examen par le Parlement à la rentrée, chaque samedi, zoom sur l'un des sept parcs nationaux. Aujour d'hui : Les Cévennes
Dans la lumière rose du crépuscule, les chèvres cavalent vers la salle de traite. Un essaim de mômes les suit en hurlant pour faire plus de bruit que les cloches des animaux. Un peu plus haut, dans le sentier, les mères des enfants râlent. Non seulement ils vont sentir la chèvre, mais en plus «il va falloir leur faire reprendre une douche, ils vont être tout sales». Bienvenue à la ferme de La Borie, sur les hauteurs du village de La Salle-Prunet, chez Jean-Christophe Barthes. L'été, son exploitation accueille des vacanciers pour leur faire découvrir sa production de fromage de chèvre bio, de façon ludique et gastronomique. Agriculteur, il est installé sur ce promontoire rocheux au coeur du parc des Cévennes, en zone centrale, la plus protégée depuis une dizaine d'années. Ce parc est le seul de France à couvrir des zones habitées et exploitées par des agriculteurs, certaines depuis le XVIIIe siècle: «La présence de l'homme enrichit la nature», est l'un des slogans du parc. Les autres parcs français sont souvent critiqués par les riverains et les élus locaux justement parce qu'ils limitent les activités humaines, agriculture ou chasse, sur leurs territoires. Dans les Cévennes l'administration a dû, dès 197