Selon les estimations de Médecins sans frontières (MSF) Belgique et France, plus de 173 000 enfants entre 6 mois et 5 ans ont été vaccinés contre la rougeole pendant la campagne de masse qui a duré dix jours à N'Djamena en mai dernier. L'épidémie de ce printemps a été particulièrement importante, avec, pendant 10 semaines, près de 400 nouveaux cas chaque semaine. Des taux élevés de malnutrition aiguë sévère ont été observés. Seul un tiers serait dû aux conséquences de la rougeole.
Même si les chiffres sur la population totale divergent, MSF estime avoir atteint l'objectif de 80 % de couverture vaccinale. Et ce malgré des difficultés de mobilisation. Chaque jour, des crieurs publics dans la rue accompagnaient les spots à la radio pour avertir les parents de la nécessité de rallier un des 30 points de vaccination disséminés dans la capitale. En dépit de cet arsenal de communication, les familles ne se sont pas déplacées en masse. «Peut-être sont-elles trop habituées au système du porte-à-porte mis en place pour la vaccination contre la poliomyélite», estime un infirmier tchadien. Autre problème, des chefs de carré dans les quartiers ont parfois exigé des parents, alors que la vaccination est gratuite, une somme d'argent avant de faire piquer leur enfant. Difficile également de faire un bilan fiable de la mortalité car les cas recensés concernent les hôpitaux et les centres de santé. Or la plupart des enfants meurent à domicile et sont enterrés aussitôt.
L'Organisation mondiale d