Le projet de réforme de la loi sur les parcs nationaux présenté par le gouvernement suscite l'inquiétude des associations de protection de la nature. Avant son examen par le Parlement à l'automne, zoom, chaque samedi, sur l'un des sept parcs nationaux. Aujourd'hui : les Ecrins.
Au refuge de Vallonpierre (Hautes-Alpes), au pied des glaciers des Rouies, à 2 200 m d'altitude, c'est l'émoi. De l'hélico qui se pose, jaillissent des secouristes. Ils réquisitionnent un dortoir pour donner les premiers soins à deux alpinistes, frappés par la foudre, avant de les transporter à l'hôpital voisin. Pour le groupe de randonneurs qui s'est engouffré dans le refuge alors que les grêlons commençaient à crépiter, l'entrée en matière est rapide. Venus découvrir le parc national des Ecrins à l'occasion d'une randonnée-atelier d'écriture organisée par celui-ci, ils comprennent tout de suite la caractéristique essentielle de cet espace protégé : c'est un territoire de haute montagne. Un haut lieu de l'alpinisme, situé entre Gap, Grenoble et Briançon, avec des sommets mythiques comme la Meije, le Pelvoux, ou la barre des Ecrins, qui culmine à 4 012 mètres.
Equilibre. Créé en 1973, le parc s'est trouvé face à un défi : comment concilier la pratique de l'escalade et de l'alpinisme et l'équipement en ferraille des falaises qu'elle implique , avec sa priorité : la préservation de vastes espaces de vie sauvage ? «A la création, explique Jean-Pierre Nicollet, garde du parc depuis 1974