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Libération

Don Quichotte au pays des éoliennes

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Grève de la faim, manifestations : les oppositions s'intensifient en Allemagne.
publié le 25 août 2005 à 3h24

Wustermark envoyée spéciale

Dans la tente verte plantée au bord de la nationale, il y a deux lits de camp, et des plans d'occupation des sols accrochés sur des fils avec des pinces à linge. Dehors, une longue banderole : «Stop, ici pas de nouvelles éoliennes». «Bientôt la région sera complètement recouverte d'éoliennes, soupire Peter Eichholz. Il y en a déjà 120 et l'on veut en construire 70 supplémentaires. Cela deviendra invivable, les gens n'auront qu'une seule envie : fuir. Il fallait faire quelque chose.» Depuis la fin du mois de juillet, ce mécanicien de 39 ans fait la grève de la faim. Son compagnon d'infortune, Rudolf Bachmann, 82 ans, a été obligé d'arrêter pour des raisons médicales. Mais celui que la presse allemande a déjà baptisé «le don Quichotte des éoliennes» demeure à ses côtés pour expliquer le sens de cette action pour le moins surprenante. L'Allemagne serait-elle donc moins «verte» et moins «alternative» qu'on ne l'imagine de prime abord ?

Inquiet. Quand les premières éoliennes ont été construites sur le plateau de Nauen, un endroit situé à 30 km à l'ouest de Berlin et particulièrement exposé aux vents, personne ne s'est inquiété. «Nous étions naïfs, souligne un habitant de Wustermark. Les éoliennes nous ont été présentées comme un investissement; le Brandebourg (à l'est) ayant un taux de chômage de plus de 20 %, on pensait que c'était bon pour nous. Et puis on s'est aperçu des effets négatifs.» D'abord, le bruit. Rudolf Bachmann, membre d'un mouvement de p