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Libération

A Coimbra, terres et hommes consumés par les flammes

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publié le 26 août 2005 à 3h25

Coimbra (Portugal) envoyée spéciale

A perte de vue, les collines de la région de Coimbra semblent avoir rouillé. Les eucalyptus léchés par les flammes ont conservé parfois du feuillage, passé du vert sombre au gris. Des pins sylvestres, moins coriaces, il ne reste souvent que les troncs calcinés, plantés sur une terre devenue noire. Aussi loin que porte le regard, c'est un paysage de désolation, alors que les fumerolles sont encore visibles ici ou là. «C'est dangereux. L'humus dans la forêt portugaise est très épais. Ça brûle en dessous, ça se propage par l'intérieur, et le feu repart s'il trouve des feuilles sèches», explique un pompier volontaire venu en renfort des environs de Lisbonne. Il lutte depuis deux jours dans la région de Penela, gagnée par l'incendie qui a pris aux portes de Coimbra, troisième ville du pays. Un feu curieux, qui présente rarement un front unique. Il se divise, se multiplie, s'apaise puis repart. Dans la matinée, les sapeurs-pompiers locaux sont chargés des opérations de surveillance : ils doivent agir vite, dès que l'humus, chauffé par le soleil s'embrase à nouveau.

Volontaires. Luis raconte qu'il lutte depuis trois jours et trois nuits sans se reposer. Sur son visage, les sentiments mêlés de lassitude et d'impuissance. Autour de cette équipe, quelques habitants de la ville de Penela. Sergio était en vacances, mais il a rejoint le peloton des volontaires pour sauver ce qui peut l'être. Le jeune homme connaît bien la configuration de sa forêt. «Il y