Stockholm (Suède) de notre correspondant
Faut-il relancer la construction de grands barrages pour sauver l'Afrique ? Celui d'Assouan a permis de développer l'Egypte, mais au prix d'une catastrophe écologique dont on commence à mesurer les effets. En Chine, le barrage des Trois-Gorges a entraîné le déplacement d'1,2 million de personnes. «Dans les années 60 et 70, il y a eu de vives protestations contre les barrages, d'où un arrêt presque total des projets, à part en Chine ou en Turquie, qui n'avaient pas besoin de la communauté internationale», note Johan Kuylenstierna, expert suédois de l'Institut international de l'eau de Stockholm, qui accueillait la semaine passée une conférence mondiale sur l'eau.
Si, en vingt ans, comme l'a dit la Banque mondiale, 2 milliards de personnes ont gagné l'accès à l'eau, l'Afrique reste le continent le moins développé, avec juste 36 % de sa population disposant d'un système sanitaire de base et 300 millions de personnes ne pouvant accéder à l'eau potable de façon durable. «Mais, sous la pression de pays en développement, les barrages reviennent à l'ordre du jour car on en voit le potentiel», note Kuylenstierna. A Stockholm, des ministres africains ont plaidé en ce sens. Ainsi, le potentiel de l'énergie électrique générée par le fleuve Congo, cinquième plus long au monde, pourrait jouer un rôle dans la fourniture de l'énergie au plan régional, en Afrique centrale et australe, selon la ministre sud-africaine de l'Eau. «L'hydroélectricité fournit