A Toulon
Le feuilleton du Clemenceau reprend aujourd'hui. L'Etat et la société SDI (Ship Decommissioning Industries) sont assignés devant la cour d'appel de Paris par les associations Andeva (Association nationale des victimes de l'amiante) et Ban Asbestos. Depuis le 22 février, celles-ci se battent en justice pour empêcher le départ pour l'Inde de l'ex-porte-avions bourré d'amiante. Départ illégal, selon elles, car contrevenant à diverses réglementations françaises et internationales. Et socialement irresponsable, ajoutent-elles, évoquant «les risques pour la santé des travailleurs et l'environnement dans un pays qui ne dispose ni d'une réglementation ni d'une expérience professionnelle» du désamiantage.
Enquête. Pour la première fois, jeudi dernier, ces associations en ont appelé directement à l'Etat. Dans une lettre au Premier ministre, elles lui demandent de ne pas transférer le Clem en Inde. A l'appui de leur requête, une enquête et un reportage photo réalisés à Alang, sur le chantier indien où le désamiantage doit être achevé et le bâtiment, démantelé. Un travail réalisé par un journaliste indépendant, dont le voyage a été financé par l'Andeva et à travers lequel, selon les associations, «on mesure bien l'état d'impréparation du chantier, l'absence de matériel adapté pour réaliser l'enlèvement d'amiante dans les conditions de sécurité exigées par la réglementation française et, plus grave encore, le manque total d'expérience professionnelle de maîtrise d'oeuvre des dirig