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Libération

Le cimetière d'Alang se fait beau pour son hôte de marque

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Amiante. L'ex-porte-avions «Clemenceau» attend le feu vert pour rejoindre le site indien de démantèlement.
publié le 6 septembre 2005 à 3h33

Alang (Gujarat, Inde) envoyé spécial

Enclos 78, port d'Alang, Gujarat, sur la côte ouest de l'Inde. Si le Clemenceau obtient l'autorisation de quitter la France, il échouera ici. Un bout de plage de 60 mètres de long situé dans l'un des plus grands ports de démantèlement de bateaux au monde. Pour l'heure, un autre navire abandonne sa coque aux chalumeaux des ouvriers du groupe Shree Ram Vessels (SRV). Avec quatre enclos différents, SRV est l'un des plus importants ship breakers d'Alang. L'un des plus sérieux, aussi, de ce cimetière marin longtemps réputé pour ses accidents mortels et son insouciance vis-à-vis de l'environnement. Depuis septembre 2004, SRV dispose des certifications internationales ISO 14001 (respect de l'environnement) et OHSAS 18001 (conditions de santé et de sécurité des ouvriers). «Les patrons font très attention au site depuis quelques mois, ça n'a jamais été aussi bien entretenu», confie un ouvrier.

Un homme asperge les bureaux d'encens

Depuis sa création, en 1994, SRV a réduit en miettes plus de 110 navires. «Nous n'avons encore jamais eu un porte-avions, mais a priori ce n'est pas un modèle trop difficile à découper», précise le patron, Mukesh Patel, un homme très religieux qui, dès qu'il arrive sur le site, asperge les bureaux d'encens en priant. Selon lui, les travaux devraient occuper 200 ouvriers durant au moins neuf mois. Vu sa taille, le Clemenceau ne pourra pas accoster dès son arrivée. «La ligne de flottaison est trop haute, explique le chef du c