Menu
Libération

L'éolien trouve un port d'attache au Sud

Article réservé aux abonnés
publié le 14 septembre 2005 à 3h40

Port-Saint-Louis-du-Rhône

envoyé spécial

En voilà une bonne idée : mettre des éoliennes sur les terres en friche d'un port, donc a priori loin des regards, et dans un pays où le vent règne en maître. Pourtant, il a fallu douze ans au maire de Port-Saint-Louis (8 300 habitants, Bouches-du-Rhône) pour convaincre tout le monde. «Ça gênait beaucoup les uns et les autres, raconte Philippe Caizergues (sans étiquette). EDF n'en voulait pas, le PAM [Port autonome de Marseille, propriétaire des terrains] non plus : ils avaient des accords entre eux pour produire de l'énergie autrement. La région ne faisait rien. On a été obligé de secouer.»

«Virage». Ça a porté ses fruits. Depuis le mois d'août, 21 des 25 éoliennes disséminées sur 5,5 km, le long du canal de navigation du Rhône au port de Fos-sur-Mer, fonctionnent. D'une puissance totale de 21 mégawatts (MW), elles vont produire 52 millions de kW/h par an, suffisamment pour la consommation (hors chauffage et eau chaude) de 60 000 personnes. L'an prochain, il y en aura douze de plus sur le même site. Et l'idée fait son chemin : autrefois opposé, le PAM a lancé, en 2003, son propre projet, Opale, sur la zone industrialo-portuaire de Fos, où il possède 10 000 hectares. Cinq sites ont été attribués, en janvier, à quatre opérateurs, qui mènent des études de faisabilité. Un premier chantier démarre dans quelques jours. Le PAM espère, d'ici à 2008, voir fleurir 90 éoliennes pour 100 MW de puissance, soit 4 à 5 % de l'énergie consommée sur la z