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Libération

L'Inde meurtrie par l'encéphalite japonaise

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La gestion de l'épidémie illustre les difficultés des pays du Sud en matière de santé.
publié le 15 septembre 2005 à 3h42

New Delhi de notre correspondant

Alors que le Premier ministre indien Manmohan Singh est arrivé hier à New York pour participer au Sommet du millénaire, qui doit faire le point sur les questions de développement, une minicrise sanitaire, en Inde, rappelle à quel point le fossé reste profond entre Nord et Sud en matière de santé. En un mois et demi, une épidémie d'encéphalite japonaise a déjà tué près de 700 personnes dans l'Etat d'Uttar Pradesh, au nord du pays, en grande majorité des enfants de moins de 15 ans. Et le bilan ne cesse de s'alourdir : 55 personnes sont décédées au cours du week-end, tandis que 87 nouveaux patients ont été hospitalisés. «Un enfant meurt toutes les heures», titrait en une le quotidien Hindustan Times, la semaine dernière, en référence au seul hôpital de Gorakhpur, le district le plus meurtri. Tout en dépêchant du matériel médical vers les zones les plus touchées, le ministère de la Santé a avoué hier que l'épidémie pourrait ne pas être endiguée avant décembre.

Séquelles.

Selon les statistiques officielles, la maladie, qui se transmet du cochon à l'homme via les moustiques et provoque une inflammation du cerveau, de la fièvre et des états délirants, a déjà frappé 3 000 personnes, probablement plus puisque les enfants des campagnes les plus reculées meurent souvent avant d'arriver à l'hôpital. Dans l'Uttar Pradesh, 25 des 70 districts sont touchés, et la maladie s'est propagée à l'Etat voisin du Bihar, a confirmé, mardi, l'Organisation mondiale de la