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Libération

L'infusion de plantes, arme contre le paludisme

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publié le 17 septembre 2005 à 3h45

Pendant qu'à New York, au sommet de l'ONU, les discussions piétinent sur les objectifs du millénaire (visant à éradiquer la pauvreté dans le monde), plus de mille spécialistes des maladies tropicales se sont réunis cette semaine à Marseille, pour leur congrès mondial. Parmi eux, Ben Gilbert, un chimiste britannique de la fondation Oswaldo Cruz, a rappelé combien l'étude des plantes médicinales en laboratoire peut jouer un rôle contre de nombreuses maladies, notamment le paludisme. Connue en Chine depuis des millénaires, l'Artemisia annua est un antipaludéen très efficace, commercialisé depuis quelques années par les firmes pharmaceutiques sous forme de comprimés (Libération du 9 septembre). Selon Ben Gilbert, l'utilisation directe de la plante, sous forme d'infusion, permet d'obtenir les mêmes effets thérapeutiques que les comprimés, mais avec une teneur en artémisinine soixante fois plus faible. Sans doute parce que d'autres molécules présentes dans la plante, des flavonoïdes et des polyacétylènes, décuplent son action.

D'autres plantes seraient efficaces contre le palu. Ainsi, l'Ampelozizyphus. «Une première série de tests en labo n'avait rien donné, car on avait cherché à prouver une action contre la maladie elle-même. Mais l'armée brésilienne, qui utilise quotidiennement l'extrait des racines de cette plante pour protéger ses soldats en expédition dans la jungle, a insisté. Et on s'est rendu compte que cette "bière indienne" combat uniquement le parasite responsable de la