La Baule envoyée spéciale
C'est un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Guenaël Rodier, qui le dit : «Si la pandémie émerge cet hiver, je ne connais aucun pays qui soit vraiment prêt à y faire face.» La menace, croissante mais encore virtuelle, d'une pandémie de grippe d'origine aviaire et les moyens de s'y préparer étaient au coeur des 18es rencontres européennes sur la grippe et sa prévention, les 19 et 20 septembre.
Pour les spécialistes internationaux, le début du film-catastrophe est peut-être imminent. En tout cas, il faut faire comme si. «Les précédentes pandémies, en 1957-1958 et en 1968-1969, ont été précédées d'importantes épidémies de grippe aviaire, tandis que les épidémies humaines saisonnières étaient modérées. Nous sommes dans ce même contexte», note Jean-Marie Cohen, coordinateur national des Grog (groupes d'observation régionaux de la grippe).
Stratégie. Dans ce scénario, 25 à 50 % de la population mondiale pourrait être infectée en 12 à 24 mois. Pourtant, «seulement une cinquantaine de pays ont un plan», observe le Pr Teyssou, du département épidémiologie de Sanofi-Pasteur. En Europe, 18 pays sur 25 en ont établi un, plus ou moins opérationnel ; les autres ont au moins mis en place un groupe de travail. La situation est carrément catastrophique dans les pays en voie de développement. Eux-mêmes n'ont pas les moyens de mettre en place une stratégie nationale. «Et malgré les recommandations de l'OMS de les aider à s'intéresser à la gri