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Libération

Un poumon vert donne de l'air au Caire

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publié le 27 septembre 2005 à 3h50

Le Caire de notre correspondante

L'enchantement commence avec cette brise chatouillant les narines, cette odeur mêlée de chèvrefeuille et de jasmin, qui vient percer l'épais rideau d'oxyde de carbone, de particules en suspension et de plomb qui composent l'air du Caire. Des gamins gambadent dans les allées ombrées de palmiers devant leurs mères voilées. Une famille de mise modeste s'est assise sur un banc pour partager un pique-nique. Il y a du vent, du vert et des fleurs, des cascades et des fontaines, des sycomores et des allées de marbre. Les bâtiments, inspirés de l'architecture traditionnelle islamique, sont d'une élégance rare. Tout est propre, net, 30 hectares de paradis sur horizon de minarets et de mosquées anciennes, un panorama unique et total sur les merveilles fatimides et mamelouks du vieux Caire. Il y a quelques années pourtant, la butte d'Al-Darassa était une décharge au sol de poussière et d'ordures accumulées pendant cinq cents ans. En 1984, l'Aga Khan, qui s'intéresse depuis 1967 aux questions de développement social, santé, éducation ou environnement par le biais de sa fondation philanthropique, organise au Caire un colloque sur l'urbanisation galopante, et promet de doter Le Caire d'un parc.

Tristes records. Il faudra vingt ans pour que ce projet de 30 millions de dollars voie enfin le jour, un véritable miracle pour cette ville parmi les plus polluées au monde. En cinquante ans, la population du Caire s'est en effet multipliée par sept. Plus de 15 million