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Libération

Trafic: la Thaïlande sort ses griffes

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publié le 28 septembre 2005 à 3h29

Bangkok correspondance

Mai 2004 : la police thaïlandaise intercepte un véhicule de trafiquants d'animaux sauvages. A son bord, un tigre. Mort et coupé en deux. Pourquoi endommager de la sorte une peau, payée 60 à 100 dollars au tueur de l'animal, mais dont le prix de vente peut atteindre, au final, jusqu'à 15 000 dollars ? La réponse est arrivée de Chine, d'où ces félins ont disparu depuis plusieurs décennies ; cet été, des associations de défense de la nature ont rapporté des photos, prises lors de cérémonies traditionnelles au Sichuan et au Tibet. Les participants étaient revêtus de costumes cousus à partir de morceaux de peau de tigre.

Remèdes. La population mondiale de tigres sauvages a chuté de 95 % en un siècle ; aujourd'hui, on en recense moins de 7 000 dans les forêts d'Inde, d'Indonésie, de Thaïlande, de Birmanie et de Russie. Première responsable, la déforestation mais aussi ­ et surtout depuis ces vingt dernières années ­ le trafic de peau, os et viande de tigre. Direction : la Chine, où les extraits de tigre, supposés avoir des vertus aphrodisiaques, sont utilisés comme remèdes contre les rhumatismes ou l'arthrose. «Vous en trouverez un peu partout sur les frontières», explique le sénateur Kraisak Choonhavan, président de l'ONG Wild Aid en Thaïlande, en brandissant un os blanchâtre. «Encore que, généralement, il s'agit de faux. Par exemple, dans ce prétendu os, il n'y a même pas de trace de calcium.»

Difficile de lutter au niveau national contre des réseaux qui se m