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Tout va très bien, madame la banquise, tout va très bien

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La disparition des glaces au pôle Nord a franchi cet été un nouveau record. Le satellite européen Cryosat doit être lancé le 8 octobre pour étudier les glaces polaires.
publié le 30 septembre 2005 à 3h53

A ce rythme, il faudra bientôt gommer les igloos des livres pour enfants. La disparition des glaces au pôle Nord a franchi cet été un nouveau record, selon les observations de la Nasa, du Centre américain de données sur la neige et la glace (NSIDC) et de l’université de Boulder (Colorado). Il reste aujourd’hui seulement 5,3 millions de kilomètres carrés de banquise dans l’océan Arctique, contre 7,5 millions en 1978. En dépit de fluctuations d’une année à l’autre, ce quatrième record consécutif étaie l’hypothèse d’un phénomène à long terme de réduction des glaces de mer en Arctique... Selon les scientifiques du NSIDC, la banquise aura totalement disparu en été bien avant la fin du siècle. Cette année, le passage du Nord-Ouest, dans l’Arctique canadien, était quasiment vierge de glace. Au nord de la Sibérie, le passage du Nord-Est n’était qu’océan. Deux voies de navigation en devenir, qui réjouiront les transporteurs maritimes mais inquiètent les spécialistes du climat. En Arctique, tous les clignotants sont au rouge : la période de fonte annuelle a démarré cette année avec 17 jours d’avance sur la moyenne des cinquante dernières années. La température de l’air a gagné 2 à 3 °C par rapport à la moyenne sur la majeure partie de l’océan Arctique. Et la surface de banquise recule vite.

Glaçons. Certes, pas plus que le niveau d’un verre d’eau ne s’élève quand les glaçons qu’il contient fondent, la liquéfaction de la banquise ne contribuera à l’élévation du niveau des océans.