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Libération

Au Niger, la France bonne humanitaire ?

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Contrairement aux accusations, l'aide de Paris n'a pas été tardive, estiment deux sénateurs.
publié le 6 octobre 2005 à 3h59

La France a-t-elle été à la hauteur face à la crise alimentaire au Niger ? Fin juillet, lors d'une visite très médiatisée à Niamey du ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, des observateurs avaient stigmatisé la mobilisation «tardive» de l'ex-puissance coloniale. Un mois plus tard, deux sénateurs ­ Michel Charasse (PS) et Adrien Gouteyron (UMP) ­ se sont rendus sur place pour en avoir le coeur net. Leur réponse, présentée dans un rapport le 29 septembre au palais du Luxembourg (1), est catégorique : non seulement la France a bien été «au rendez-vous», mais on a été injuste avec elle.

Paris, rappellent d'emblée les deux hommes, a débloqué 10 millions d'euros «pour la seule gestion de la crise alimentaire», se plaçant au premier rang des bailleurs de fonds bilatéraux du Niger. D'où vient alors cette impression tenace que Paris, à l'instar des autres donateurs occidentaux, n'a pas pris la mesure du drame humanitaire en cours ? A mots couverts, les rapporteurs reprochent au chef de la diplomatie française de n'avoir pas su mettre en avant l'effort financier de Paris : «Il revient au ministère des Affaires étrangères de faire valoir le soutien français au Niger.» Par ailleurs, ils regrettent «la lenteur de mise en oeuvre des projets par l'Agence française de développement dans un pays où l'urgence en matière de sécurité alimentaire règne». Sur un total de 60 millions d'euros engagés ces dernières années, notent-ils, seuls 14 millions ont été décaissés à ce jour..