Une crise alimentaire de grande ampleur se profile au Malawi, dans une quasi-indifférence des bailleurs de fonds. Pour les organisations humanitaires présentes dans ce petit pays enclavé d'Afrique australe, l'un des plus pauvres du monde, le parallèle avec le Niger est saisissant, pour ne pas dire effrayant. En filigrane, une inquiétude : les leçons du drame de cet été dans l'ancienne colonie française ont-elles été tirées (lire ci-dessous) ?
Nénuphars. Vendredi, le Programme alimentaire mondial (PAM, une agence de l'ONU) a révélé que le nombre de personnes souffrant de la faim était en train de croître très vite au Malawi, dépassant ses estimations les plus pessimistes. Alerté par les mauvaises récoltes de maïs enregistrées au printemps, dues principalement à un déficit pluviométrique, le PAM avait prévu d'apporter une aide alimentaire à environ 2 millions de personnes, tandis que les autorités locales et les ONG devaient en secourir 2,2 millions. Aujourd'hui, l'ONU considère que près de 5 millions de personnes sont en grand danger jusqu'à la prochaine moisson, en avril. Soit près de la moitié de la population. «Des centaines d'habitants affamés, non enregistrés pour bénéficier de l'aide alimentaire, se présentent aux points de distribution de nourriture du PAM dans le sud du Malawi», a indiqué l'un des responsables de l'agence. Des témoignages font état de la recherche désespérée de nourriture, certains allant jusqu'à braver les crocodiles pour se saisir de nénuphars, pourt