Mexico correspondance
De village en village au Chiapas mais désormais dans six autres Etats du sud du Mexique (Veracruz, Oaxaca, Tabasco, Puebla, Hidalgo et Guerrero), le même spectacle de désolation : maisons englouties, glissements de terrain, ponts détruits, familles en quête de parents disparus, routes coupées... et les vivres qui commencent à manquer. En touchant mardi le Mexique, le cyclone Stan a beau s'être transformé en tempête tropicale, les pluies diluviennes qui se sont abattues dans son sillage ont tout emporté sur leur passage. Et le bilan s'alourdit de jour en jour.
Boue. Vendredi au matin, les autorités portaient à 24 le nombre de morts. Mais le total de victimes est encore impossible à chiffrer. Pour le seul Chiapas, l'Etat le plus pauvre du Mexique, on compte 8 morts, 200 000 sinistrés, et des centaines de disparus. A Tapachula, ville frontière avec le Guatemala, des dizaines de quartiers, proche du río Coatán, ont disparu sous des torrents de boue et les inondations. Au cours des dernières vingt-quatre heures, il est tombé sur la ville 250 millimètres d'eau et on en attend 100 millimètres de plus pour les deux prochains jours. La rivière Suchiate, qui sépare le Mexique et le Guatemala, est sortie de son lit comme des dizaines d'autres, inondant un tiers de la ville (300 000 habitants). La population se rue dans les magasins pour se procurer les denrées de base, comme du sucre, des galettes de farine, du pain et des oeufs. Le gaz et l'essence commencent à êtr