Mazingarbe (Pas-de-Calais), envoyée spéciale.
«Zone Seveso. Produits chimiques inflammables, explosifs, toxiques.» C'est écrit en gros sur la pancarte rouge. Ici, dans cette usine jumelle d'AZF à Toulouse, le danger ne se voit pas, mais dans la zone dite rouge, il est partout. Pourtant, aujourd'hui, l'usine Grande Paroisse de Mazingarbe, près de Lens dans le Pas-de-Calais, qui produit des fertilisants azotés pour l'agriculture et du nitrate d'ammonium pour l'industrie, fait figure de bon élève. Ce site de 160 hectares partagé avec la Société artésienne de vinyle (producteur de PVC) a été choisi par la ministre de l'Ecologie, Nelly Olin, pour lancer les plans de prévention des risques technologiques (PPRT) créés avec la loi de juillet 2003 (votée pour empêcher un nouvel AZF) dans 622 sites à hauts risques en France. Celui de Mazingarbe est un des huit sites pilotes qui font l'objet d'un PPRT expérimental depuis mai 2004. Les derniers textes réglementaires ont été votés vendredi et 124 plans seront lancés d'ici à la fin de l'année .
Vente. Objectif de la loi : réduire les risques à la source dans les usines, puis encadrer l'urbanisation autour, en expropriant les maisons les plus proches, ou en offrant la possibilité aux riverains de vendre leur bien à la collectivité (communes, Etat et entreprises mettront la main au portefeuille). Une vente étalée sur les trente années à venir. «Le prix ne tient pas compte du risque», promet-on au ministère. Autrement dit, à l'intention des ha