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Libération

Deux associations veulent mettre Fessenheim aux arrêts

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publié le 13 octobre 2005 à 4h04

Le principe de précaution s'applique-t-il à EDF et à l'énergie nucléaire ? Et, si oui, faut-il arrêter les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) dont les antinucléaires dénoncent «la dangerosité et la vétusté» ? Ces questions, deux associations entendent les poser à la justice, devant laquelle elles ont décidé de réclamer la fermeture et le démantèlement de la centrale, doyenne du parc nucléaire français. «C'est un combat stratégique et symbolique pour toute la lutte antinucléaire», affirment-elles. La démarche est inédite, elle pourrait en susciter d'autres.

Mise en service en 1977, cette centrale de 1800 mégawatts (3 % de la puissance totale du parc nucléaire français) avait une durée de vie initiale estimée à vingt ans. Le délai a été repoussé une première fois à 2007 et EDF souhaite prolonger l'activité des deux réacteurs à «quarante ans ou plus». C'est pour éviter cette nouvelle prolongation que se sont constitués l'Association trinationale de protection nucléaire de la population autour de Fessenheim (ATPN), née d'une initiative suisse, et le collectif Stop Fessenheim (1).

«L'idée, c'est de repositionner le combat antinucléaire en tant que véritable mouvement citoyen, explique Nicole Roelens, de Stop Fessenheim. Des manifestations, il y en a eu beaucoup depuis trente ans et la centrale est toujours là. Désormais, il s'agit de résister efficacement.» «Nous voulons nous lancer dans une lutte de longue haleine sur le terrain juridique», confirme Jürg Stöck