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Libération

La parité pour lutter contre la pauvreté

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publié le 13 octobre 2005 à 4h04

A quoi sert un rapport de l'ONU sur l'état de la population mondiale comme celui rendu public hier ? N'est-ce que du papier, substance dont un délégué indonésien disait, après l'échec du sommet de New York à l'ONU sur les objectifs du millénaire : «Si les pauvres pouvaient en manger, tout irait bien» (Libération du 19 septembre) ? «Je me suis souvent demandé cela, raconte Olivier Brasseur, du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). Mais quand on va sur le terrain on voit à quel point la société civile sait s'emparer de ces documents, notamment les organisations qui défendent les minorités.»

Liste. La mouture 2005 du rapport de l'UNFPA décevra ceux qui attendent du nouveau. Il met cette fois l'accent sur l'égalité, notamment entre les femmes et les hommes, «qui permet de faire accéder les sociétés à la prospérité, et donc à la sécurité», résume Olivier Brasseur. Pour l'UNFPA, le nerf de la guerre dans la lutte contre la pauvreté, c'est le droit des femmes, et la santé liée à la procréation. Le rapport liste une impressionnante et déprimante liste de chiffres sur l'analphabétisme des femmes (600 millions dans le monde, deux fois plus que les hommes), la mortalité des suites d'une grossesse (600 000 décès chaque année, à plus de 99 % dans les pays pauvres), ou encore les avortements clandestins sur les adolescentes (5 millions par an)...

Stratégie. Une motivation parmi bien d'autres pour le fonds, qui tente, dans les pays en développement, d'améliorer la situation des