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Libération

Grippe: l'Indonésie entre peur et déni

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publié le 17 octobre 2005 à 4h07

Djakarta (Indonésie), envoyée spéciale.

Une poule noire au cou légèrement déplumé picore dans le caniveau. Ici, à Djakarta, la volaille est partout, élevée dans les arrière-cours des habitations modestes. «On estime qu'en Indonésie 70 % de la population vit en contact avec des oiseaux domestiques : poulets, canards, pigeons...», souligne Sari Setiogi, porte-parole de l'OMS à Djakarta. C'est dans les environs très peuplés de la capitale que les premières victimes humaines de la grippe aviaire ont été découvertes dans le pays ; depuis juillet, cinq personnes ont officiellement contracté le virus. Trois en sont mortes.

Numéro vert. Cela fait déjà plus de deux ans que la grippe aviaire infecte les oiseaux du pays, mais depuis les premiers décès humains, l'inquiétude monte. Il y a un mois, le gouvernement a créé un numéro vert pour répondre aux angoisses de la population. Le centre a reçu plus d'une centaine d'appels le jour de fermeture du zoo de la ville, après la découverte de dix-neuf oiseaux infectés par le virus. «Mais ce n'est pas la panique, sinon personne ne perdrait du temps à nous appeler...», modère l'un des trois médecins de la hot line.

L'inquiétude reste toutefois palpable ; lorsqu'on arrive à l'hôpital Sulianti Saroso, le chauffeur de taxi se protège le nez avec son mouchoir. Protection inutile, mais symbolique : c'est dans ce bâtiment trapu du nord de la capitale que sont traités les cas humains suspectés de grippe aviaire. «De plus en plus de gens se rendent sponta