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Libération

Le futur parc national de Guyane entaché d'or

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publié le 18 octobre 2005 à 4h07

Le parc de Guyane sera-t-il le prototype de la nouvelle génération des parcs nationaux français, ceux qui feront du développement dit durable, et non plus de la protection de l'environnement, leur priorité ? Treize ans après l'annonce, au sommet de la Terre de Rio, par François Mitterrand, de la création d'un «grand parc de la forêt tropicale guyanaise», le projet est en voie de finalisation et rompt avec tous les autres parcs nationaux.

Le comité de pilotage de la Mission parc a présenté, vendredi à Cayenne, son avant-projet. 36 000 km2 de forêt tropicale humide au sud de la Guyane sont concernés, dans lesquels il faut distinguer le «coeur du parc» (19 000 km2 d'espaces protégés) et les «zones de libre adhésion», qui seront définies par les communes dans le cadre d'une «charte de préservation et d'aménagement du parc».

«Au rabais». Des zones dans lesquelles ­ et c'est le paradoxe originel de ce projet, celui qui risque fort d'en grever la crédibilité ­, l'orpaillage sera possible. La recherche d'or légale, bien sûr, mais aux dires mêmes de la gendarmerie de Guyane (lire Libération du 16 octobre 2004), celle-ci est inséparable de l'orpaillage clandestin et des maux qu'il génère : pollution, déforestation, immigration massive de Brésiliens et Surinamiens, insécurité, paludisme... D'ailleurs, vendredi, José Gaillou, deuxième vice-président du conseil régional, s'est inquiété d'un projet de «parc au rabais». «L'opinion publique internationale, a-t-il ajouté, ne comprendrait pas q