Wulongshan, Canton
envoyé spécial
Humide et surpeuplée, la région du Guangdong est un creuset d'épidémies depuis des siècles. Officiellement, la grippe aviaire l'a épargnée, mais les risques sont là. Dans sa ferme, à une heure de Canton, monsieur Mak est un éleveur satisfait. Ses animaux n'ont jamais été malades et il les vend à bon prix. La cour de sa maison, encombrée d'ustensiles de cuisine, communique directement avec la basse-cour. Là picorent une vingtaine d'oies, une cinquantaine de poulets, et deux chiens jouent avec les enfants. La mare aux canards sert aussi aux cochons. Mak connaît les risques de grippe aviaire. «Ici, il y a toujours eu des maladies, alors on prend des précautions. Mais les bons vaccins coûtent cher, et ils ne sont pas remboursés, on fait avec ce qu'on a.» Il montre fièrement un flacon de cent pilules de doxycycline, un antibiotique pour volailles. «Je leur en donne une fois quand ils sont petits, et après ça va. Au prix que ça coûte, je ne peux pas leur en donner plus.»
La production de volailles est très dispersée en Chine. Elle provient essentiellement de petits élevages, comme celui de Mak, qui vend ses animaux vivants sur les marchés locaux, ou à des intermédiaires qui parcourent les campagnes afin de réunir suffisamment de bêtes à revendre en ville. Le grand marché aux animaux vivants de Jiangnan, à Canton, est un de ces lieux où se retrouvent toutes les productions des environs. Sur plusieurs hectares, dans une puanteur absolue, des échoppes a