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Morte-saison des pluies en Amazonie

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Sécheresse. Au Brésil, près de 200 000 habitants isolés en raison du tarissement des fleuves.
publié le 25 octobre 2005 à 4h13
(mis à jour le 25 octobre 2005 à 4h13)

São Paulo de notre correspondante

Une sécheresse sans précédent depuis au moins quarante ans frappe l'Amazonie brésilienne. L'un de ses neuf Etats, l'Amazonas, est en situation de «calamité publique» depuis le 10 octobre. Parmi les 62 localités de l'Amazonas, 36, soit au total 197 000 personnes, sont isolées. Le transport fluvial, principale voie d'accès à ces communes, est rendu difficile, voire impossible, par la baisse inédite du niveau des eaux des fleuves Solimões (le nom que prend l'Amazone en amont de Manaus), Negro, Purus, Juruá et Madeira.

L'armée ravitaille par hélicoptère et par avion les sinistrés, qui souffrent d'une pénurie de vivres et de médicaments. Elle leur fournit aussi de l'hypochlorite de sodium, pour purifier le peu d'eau qui reste, contaminée par les cent tonnes de poissons qui ont péri. Les autorités craignent l'apparition de maladies. La baisse des eaux a gagné aussi l'ouest du Pará (l'Etat voisin de l'Amazonas) où cinq villes sont entrées en état d'urgence et six autres en état d'alerte.

Hautes pressions. La saison des pluies aurait dû commencer en septembre. Pour certains experts, cette sécheresse est due au réchauffement des eaux de surface au nord de l'Atlantique, dont la température moyenne a gagné de 0,5 à 5 degrés cette année. «La température élevée de l'océan est à l'origine de la formation des cyclones dévastateurs qui remontent en direction des Etats-Unis. Dans le même temps, cela provoque l'installation de hautes pressions s