L'arsenic est naturellement présent dans l'eau bue aux quatre coins du monde. C'est, avec le fluor, l'un des polluants les plus fréquents dans l'eau de boisson (lire ci-dessous). Mais c'est aussi un toxique qui contamine les millions de puits creusés dans les années 80, notamment au Bangladesh, pour lutter contre la consommation de l'eau croupie collectée en surface. Des puits qui ont sauvé des millions de vies, mais qui tuent désormais à petit feu. De quoi justifier l'engagement de l'Unesco, qui a présenté mi-octobre un filtre bon marché permettant de capter l'essentiel du poison.
«On constate depuis dix à quinze ans qu'une exposition de longue durée à des taux faibles a quand même des conséquences», indique Branislav Petrusevski, le directeur du projet «filtre à eau antiarsenic» de l'Unesco. Consommer durant une dizaine d'années une eau contenant des taux d'arsenic de l'ordre de quelques dizaines de microgramme par litre entraîne rien moins que des cancers de la peau et des gangrènes. «Ses effets s'accumulent à long terme mais il n'existe aucun traitement à ces maladies.» Un sixième de la population mondiale n'a pas accès à une eau saine et plusieurs centaines de millions de personnes boivent une eau trop riche en arsenic, dont au moins 30 millions pour le seul Bangladesh.
Energie. Comme bien souvent, l'élaboration d'un filtre n'est pas tant un problème technique qu'un enjeu financier. «Il existe plusieurs types de filtres à arsenic utilisés à grande échelle soit pour des op